il paraît que la mer située au nord du détroit
de Behring offre moins de glaces au mois d’août
qu’au mois de juillet, et peut-être même qu’elle
est plus libre encore au mois de septembre.
Mais après l’équinoxe les jours diminuent si
promptement, qu’il ne faut plus espérer le dégel,
et il ne serait pas raisonnable de supposer
que les chaleurs de la première quinzaine de
septembre disperseront les glaces qui se trouvent
sur les parties les plus septentrionales de
la côte d’Amérique. En adoptant cette supposition,
on conviendra toutefois qu’il y aurait
de la folie à essayer de se rendre du cap Glacé
aux parties connues de la baie de Baffin, c’est-à-dire
de faire une route de quatre cent vingt
lieues dans un espace de temps aussi court que
celui où le passage serait ouvert.
» La côte d’Asie offre encore moins d’apparence de succès ; on en sera persuadé comme moi, si on examine nos observations sur l’état de la mer au sud du cap nord-est, et les détails que nous ont procurés sur la Sibérie les lieutenans de Behring[1] et le journal de Chalaouroff.
» Si le voyage de Dechneff est authentique, d prouve sans doute la possibilité de doubler la pointe nord-est de l’Asie ; mais si l’on songe que depuis ce navigateur il s’est écoulé un siècle et demi ; que durant cet intervalle, et à des époques où l’esprit humain était si curieux et si entreprenant, personne n’a encore pu faire la
- ↑ Voyez G Melin, pages 369-374.