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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 30.djvu/240

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HISTOIRE GÉNÉRALE


fait présumer que la glace pouvait réunir les deux contmens pendant l’hiver : ce phénomène serait en effet d’accord avec ce qu’on nous dit au Kamtchatka. On nous assura qu’en partant l’hiver de la Sibérie, on se porte sur la glace à des distances plus grandes que ne l’est en quelques endroits le canal qui sépare les deux contmens.

» Le capitaine Cook, dont les premières idées sur cette matière avaient été analogues à celles des spéculateurs que je combats ici, fit durant le voyage actuel une foule de remarques qui le portèrent à changer de système. Nous avons trouvé les côtes de l’Ancien et du Nouveau-Monde très-basses ; les sondes diminuaient peu à peu à mesure que nous en approchions, et l’une et l’autre côte se ressemblaient d’une manière frappante ; ces faits, joints à la description du fleuve Copper-mine (de la mine de cuivre), par M. Hearne, donnent lieu de conjecturer que, quels que puissent être les fleuves qui débouchent du continent d’Amérique dans la mer Glaciale, ils sont de la même nature que ceux du côté de l’Asie, dont l’embouchure est si peu profonde, qu’ils ne peuvent recevoir que de petites embarcations : les glaces, au contraire, que nous avons vues s’élèvent au-dessus du niveau de la mer à une hauteur égale à la profondeur de ces fleuves ; en sorte que leur élévation entière, mesurée depuis sa base, doit être au moins dix fois plus grande.

» Les lecteurs ne manqueront pas de se rap-