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DES VOYAGES


rain de chaque côté est uni et coupe par des champs de riz ; mais, à mesure qu’on avance, il s’élève peu à peu en collines d’une pente considérable, dont les flancs sont disposés en terrasses et semés de patates douces, de cannes à sucre, d’ignames, de bananes et de cotonniers. Nous aperçûmes un grand nombre de pagodes très-hautes, et plusieurs villes, dont quelques-unes nous semblèrent considérables.

» Quoique Vampou ne soit éloigné que de neuf lieues de la bouche du Tigre, nous n’y arrivâmes que le 18 : des vents contraires, et le peu de tirant d’eau du navire, nous avaient retardés. Vampou est une petite ville devant laquelle les vaisseaux qui commercent à la Chine mouillent, afin de prendre leur chargement. M, Sonnerat dit que, quand même la police des Chinois permettrait aux Européens de remonter jusqu’à Canton, le fleuve n’a pas assez de profondeur, plus haut, pour recevoir des bâtimens très-chargés : je ne puis nier ou confirmer ce fait ; mais je suis persuadé qu’aucun étranger n’a pu s’en assurer d’une manière positive. Les différentes loges ont été placées sur les petites îles qui sont en face de la ville ; elles y ont bâti des magasins pour les marchandises qu’on amène de Canton.

» Je m’embarquai à Vampou, sur un sampan, ou bateau chinois, et je pris toute de suite la route de Canton, qui est à environ deux lieues et demie plus loin. Ces bateaux chinois sont les plus propres et les plus commodes que

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