vaisseau de l’Inde qui s’était chargé d’y conduire
nos vivres et nos munitions ; mais deux
Anglais qui avaient obtenu un passe-port pour
quatre personnes, m’ayant offert deux places
dans un bateau chinois, j’en profitai ainsi que
M. Philips, et je chargeai M. Lanyon de veiller
sur les matelots et les provisions dont l’embarquement
se trouvait fixé au lendemain. Je fis
mes adieux aux subrécargues de notre Compagnie
le 26 au soir, et je les remerciai de leurs
soins et de leurs attentions pour moi : je serais
bien peu reconnaissant si j’oubliais de dire
qu’ils eurent la bonté de me donner une quantité
considérable de thé pour nos équipages,
et une collection nombreuse de papiers anglais
Ces papiers nous furent très-agréables
car ils servirent à amuser notre impatience
durant l’ennuyeuse campagne que nous avions
encore à faire, et ils nous instruisirent assez
bien de ce qui s’était passé en Angleterre les
deux ou trois premières années de notre voyage.
Nous partîmes de Canton le lendemain à une
heure du matin, et nous arrivâmes à Macao
le jour suivant à la même, heure.
» Durant mon absence, les Chinois avaient acheté aux vaisseaux beaucoup de peaux de loutre de mer et ils les avaient payées plus cher de jour en jour. Un de nos matelots vendit sa pacotille huit cents piastres : quelques peaux de première qualité, et qui étaient propres et bien conservées, se vendirent cent vingt piastres chacune. Je suis persuadé que la