entrerions dans la lice ; mais ils pressèrent en
vain nos gens, qui, se souvenant trop bien
des coups qu’ils avaient reçus aux îles des
Amis, n’écoutèrent point les défis qu’on leur
adressa,
» Guillaume Watman, l’un des aides du canonnier, mourut le 28 : j’entrerai dans quelques détails sur cet événement, parce que jusqu’alors ils avaient été très-rares. Il était vieux, et singulièrement attaché à notre commandant. Après avoir été vingt-un ans soldat de marine, il s’embarqua en 1772 sur la Résolution, en qualité de matelot, et il fit le voyage au pôle austral. Lorsqu’il fut de retour, le capitaine l’installa à l’hôpital de Greenwich le même jour où il y fut admis lui-même ; mais, quand il vit le capitaine Cook chargé de la conduite d’un troisième voyage autour du monde, décide à suivre la fortune de son bienfaiteur, il quitta l’asile qu’on lui avait accordé. Il avait été sujet à de petits accès de fièvre depuis notre départ de l’Angleterre, et il était convalescent lorsque nous atteignîmes la baie de Karakakoua : on l’envoya à terre. Quand il y eut passé quelques jours, il se crut parfaitement guéri, et demanda à revenir abord : mais, le lendemain de son retour, il eut une attaque de paralysie qui l’emporta en quarante-huit heures,
» On l’enterra au moraï, selon les désirs du roi de l’île, et la cérémonie se fit avec tout, l’appareil que comportait notre situation. Kaou et les autres prêtres y assistèrent ; ils gardèrent