un homme qui paraissait être le principal personnage
de la compagnie ; et de son côté il
ne tarda pas à répondre d’une manière intelligible
pour moi que le chef ou capitaine était
absent, mais qu’il reviendrait bientôt, et que
je ne pouvais rien acheter sans son aveu. Voulant
tirer quelque parti de ce délai, nous nous
promenâmes dans la bourgade, et nous n’oubliâmes
pas de chercher les restes d’un fort bâti
par nos compatriotes, en 1702[1], près de
l’endroit où nous étions.
» De retour à la maison du capitaine, nous eûmes le chagrin de voir qu’il n’était pas encore arrivé : nous en fûmes d’autant plus affligés, que l’heure fixée par le capitaine Gore pour notre retour au canot approchait. Les naturels nous engageaient à prolonger notre séjour ; ils nous proposèrent de passer la nuit à la bourgade, et ils nous offrirent toutes les commodités qui dépendaient d’eux. J’avais remarqué avant notre promenade, et je le re-
- ↑ Les Anglais s’établirent à Poulo Condor en 1702 lorsque la factorerie de Tchou-Sang, sur la côte de la Chine fut détruite ; ils y amenèrent quelques soldats macassarois qui travaillèrent à la construction d’un fort ; mais la présidence n’ayant pas rempli ses promesses à l’égard de ces soldats, ils épièrent une occasion favorable ; et durant la nuit ils massacrèrent les Anglais du fort : ceux qui étaient en dehors, frappés du bruit, gagnèrent leurs canots ; ils manquèrent eux-mêmes de périr ; et, après avoir souffert beaucoup de la fatigue, de la faim et de la soif, ils se réfugient sur les états du roi de Johor, où ils furent reçus avec beaucoup d’humanité. Quelques-uns d’entre eux allèrent ensuite former un établissement à Bendjdar-Massem, dans l’île de Bornéo. Voyez East India Directory, page 86.)