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DES VOYAGES


revenir et reprendre la pinasse, et qu’il s’efforcerait de ravoir les choses que ses compatriotes y avaient volées. Nos gens ramenèrent la pinasse : Paria ne tarda pas à les suivre, rapportant le chapeau d’un midshipman, et quelques autres bagatelles : il parut affligé de ce qui s’était passé, et demanda si Orono le tuerait, et si on lui permettrait de Venir aux vaisseaux le lendemain. On l’assura qu’il y serait bien reçu : alors, pour donner une preuve de réconciliation et d’amitié, il toucha de son nez celui des officiers, selon l’usage de l’île, et il regagna le village de Kaouroua.

» Le capitaine, informé de ces détails, montra beaucoup de chagrin ; et tandis que nous retournions abord, il me dit : Je crains bien que les insulaires ne me forcent à des mesures violentes, car, ajouta-t-il, il ne faut pas leur laisser croire qu’ils ont eu de l’avantage sur nous. Mais comme il était trop tard pour entreprendre quelque chose le même soir, il se contenta de donner des ordres pour qu’on chassât tout de. suite du vaisseau les hommes et les femmes qui s’y trouvaient. Je retournai à terre lorsque ces ordres furent exécutés ; les événemens de la journée ayant beaucoup diminué notre. confiance dans les naturels, je mis une double garde au moraï, et j’ordonnai à mon, détachement de m’appefer, s’il apercevait du monde caché aux environs du rivage, Snt les onze heures, on découvrit cinq insulaires qui se traînaient sans bruit autour du moraï ;