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DES VOYAGES


saient salent pas pour recouvrer la chaloupe. Il plaça à cet effet en travers de la baie les petites embarcations de la Résolution et de la Découverte, bien équipées et bien armées, et avant que je reprisse le chemin de la côte, on avait tiré quelques coups de canon sur deux grandes pirogues qui tâchaient de se sauver.

» Nous quittâmes le vaisseau, le capitaine Cook et moi, entre sept et huit heures ; il monta la pinasse, ayant avec lui M. Philips, officier, et neuf soldats de marine ; je m’embarquai sur le petit canot. Les derniers ordres que je reçus du commandant furent de calmer l’esprit des naturels en les assurant qu’on ne leur ferait point de mal ; de ne pas diviser ma petite troupe, et de me tenir sur mes gardes. Nous nous séparâmes ensuite ; le capitaine marcha vers le village de Kaouroua, résidence du roi, et moi du côté de l’observatoire. Mon premier soin en arrivant à terre fut de donner aux soldats de marine les ordres les plus stricts de ne pas sortir de la tente, de charger leurs fusils à balle, et de ne pas les quitter. J’allai ensuite me promener vers les cabanes du vieux Kaou et des prêtres, et je leur expliquai le mieux qu’il me fut possible l’objet de nos préparatifs hostiles qui leur avaient causé de vives alarmes. Ils avaient déjà ouï parler du vol de la chaloupe de la Découverte ; je leur protestai que nous étions décidés à recouvrer cette embarcation, et à punir les coupables ; mais que la communauté des ; prêtres et les habitans