velée durant notre séjour à Oouaïhy, et nous
parut, d’après plusieurs circonstances, une
sorte d’adoration religieuse. Nous vîmes toujours
leurs idoles revêtues d’une étoffe rouge
pareille à celle qu’on avait mise sur le capitaine
Cook, et ils offraient ordinairement de petits
cochons aux eatouas. D’ailleurs ils récitaient
leurs discours ou leurs prières avec une prestesse
et une volubilité qui semblaient indiquer
un formulaire établi.
» Quand cette cérémonie fut achevée, Koah dîna avec le capitaine Cook ; il mangea avidement tout ce qu’on lui servit. Aussi réservé que les autres habitans des îles de Ces mers, nous ne pûmes le déterminer à goûter une seconde fois de notre vin ou de nos liqueurs fortes. Le capitaine alla le soir à terre, et nous l’accompagnâmes M. Bayley et moi. Nous débarquâmes sur la grève, et nous fûmes reçus par quatre hommes qui portaient des baguettes garnies de poil de chien à l’une des extrémités ; ils marchèrent devant nous en déclamant a haute voix une phrase très-courte, dans laquelle nous ne distinguâmes que le mot orono[1] La foule qui s’était assemblée sur le rivage se retira dès qu’elle nous vit approcher,
- ↑ Les habitans d’Oouaïhy donnaient en général ce nom au capitaine Cook ; mais nous n’avons pu en découvrir la signification précise. Ils l’appliquent quelquefois à un être invisible, qui, disent-ils, habite les cieux. Nous reconnûmes aussi que c’est le litre d’un grand personnage très-puissant dans l’île, lequel a de l’analogie avec le dalaï-lama des Tartares, et l’empereur ecclésiastique du Japon.