en feu : avant qu’un canot envoyé pour arrêter
les progrès de l’incendie pût arriver à la côte,
la flamme dévorait les maisons de nos fidèles
amis les prêtres. J’étais malade ce jour-là, et je
ne puis assez déplorer ce contre-temps qui me
contraignit de demeurer à bord. Les prêtres
avaient été sous ma protection, et les officiers
qui se trouvaient de service, ayant par malheur
été rarement aux environs du moraï, ne connaissaient
pas beaucoup la position des cabanes
de ce district. Si j’avais été à terre, il est
probable que je serais parvenu à garantir de
ce malheur la communauté des prêtres.
» Nos gens tirèrent sur plusieurs des naturels qui essayaient de se sauver du milieu des flammes, et ils rapportèrent à bord les têtes de deux d’entre eux qu’ils avaient coupées. La mort de l’un des insulaires nous affligea tous, cet infortuné venait chercher de l’eau au puits, et l’un des soldats de marine lui tira un coup de fusil : sa calebasse ayant été frappée par la balle, il la jeta à terre et prit la fuite ; on le poursuivit dans une des cavernes que j’ai décrites auparavant, et il s’y défendit avec le courage et la férocité d’un lion : mais il expira enfin couvert de blessures, après avoir tenu un temps considérable en haleine deux hommes de notre détachement. Cet accident nous instruisit pour la première fois de l’usage des cavernes du pays.
« Nos gens firent un vieillard prisonnier en cette occasion ; ils le garrottèrent, et l’envoyè-