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les branches, les arbrisseaux, les chardons même, et surtout une sorte d’arbuste qui ressemble au genièvre. Il est mortel ennemi de l’éléphant ; quand il combat contre lui, il tâche de l’éventrer avec ses cornes. Kolbe mangea souvent avec plaisir de la chair de rhinocéros.

Les chiens sauvages sont communs au Cap. Ils s’assemblent en troupes nombreuses, et ne quittent un canton qu’après l’avoir nettoyé de bêtes féroces, et d’autres animaux : ils portent leurs petits dans un lieu qui leur sert de rendez-vous : les Européens et les Hottentots les suivent, et prennent ce qui leur convient dans le tas, sans que ces animaux carnassiers en grondent. Les Hottentots mangent ce qu’ils ont pris, et les Européens le salent pour leurs esclaves.

On voit souvent des lions dans le pays du Cap. Le lion donne toujours à sa proie un coup mortel, accompagné d’un horrible rugissement, avant d’employer ses dents à la déchirer. Une sentinelle fut enlevée par un lion. Dans une autre année (1707), un lion tua un fort gros bœuf, et l’emporta par-dessus une haute muraille.

On sait assez que, lorsqu’un lion secoue sa crinière, et qu’il se bat les flancs de sa queue, c’est une marque certaine qu’il est en colère ou pressé de la faim. Dans cet état, sa rencontre annonce la mort ; mais elle est sans danger dans toute autre occasion. Un cheval qui