bert Knox, font très-peu de commerce avec les étrangers. Le négoce des Chingulais est resserré entre eux ; il se borne aux productions du pays, parce que celles d’un canton ne ressemblent point à celles d’un autre. En rassemblant ainsi tout ce que la nature accorde aux différentes parties du royaume, ils ont de quoi subsister sans le secours des régions étrangères. L’agriculture est leur principal emploi, et les grands ne dédaignent pas de s’y appliquer. Un homme de la première qualité travaille sans honte à la terre, pourvu que ce soit pour lui-même ; mais il se déshonore s’il travaille pour autrui, ou dans la vue de quelque salaire. La seule profession qu’il ne puisse exercer, sous aucun prétexte, est celle de portefaix, parce qu’elle passe pour la plus vile. Il n’y a point de marché dans l’île entière. Les villes ont quelques boutiques où l’on vend de la toile, du riz, du sel, du tabac, de la chaux, des drogues, des fruits, des épées, de l’acier, du cuivre et d’autres marchandises.
Leur langue est si particulière à leur nation, que Knox ne connaît aucune partie des Indes où elle soit entendue. Ils ont, à la vérité, quelques expressions qui leur sont communes avec les Malabares ; mais le nombre en est si petit, qu’ils ne peuvent mutuellement s’entendre. Leur idiome tient du caractère de ces insulaires, qui aiment la flatterie, les titres et les complimens. Ils n’ont pas moins de douze titres pour les femmes, suivant le rang et la