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d’un grand secours pour la nourriture du peuple, croît sur un très-grand arbre. Sa couleur est verdâtre. Il est hérissé de pointes, et de la grosseur d’un pain de nuit livres. Sa graine, à laquelle on donne le nom d’œufs, est éparse comme les pépins dans une citrouille. On mange le jack comme nous mangeons le chou, et son goût en approche. Un seul suffit pour rassasier six ou sept personnes. Il peut se manger cru lorsqu’il est mûr. Sa graine ou ses œufs ressemblent aux châtaignes par la couleur et le goût[1].

L’iombo est encore un fruit que Knox n’a vu dans aucun endroit des Indes ; il a le goût d’une pomme ; il est plein de jus, et n’est pas moins sain qu’agréable ; sa couleur est un blanc mêlé de rouge qu’on prendrait pour l’ouvrage du pinceau. Entre les fruits sauvages qui viennent dans les bois, on distingue les mouvros, qui sont ronds, de la grosseur d’une cerise, et dont le goût est très-agréable ; les dongs, qui ressemblent aux cerises noires ; les ambellos, qu’on peut comparer à nos groseilles ; des carollos, des cabellas, des poukes, qui peuvent passer pour autant d’espèces de bonnes prunes ; des parraghiddes, qui ont quelque ressemblance avec nos poires.

L’île de Ceylan produit trois arbres dont les fruits, à la vérité, ne peuvent se manger, mais qui sont remarquables par d’autres utilités. Le premier, qui se nomme talipot, est fort droit, et ne peut être comparé, pour la hauteur et la

  1. C’est le jaquier ou arbre à pain.