fournissent de la matière aux manufactures d’Achem pour fabriquer diverses étoffes, dont le commerce est considérable dans toutes les parties de l’île. Les habitans de la côte de Coromandel achètent le reste de la soie crue. Elle n’est pas blanche comme celle de la Chine, ni si fine et si bien préparée ; mais, quoique jaune et dure, on en fait d’assez beau taffetas. De Pacem jusqu’à Delhi, on trouve plusieurs cantons assez riches des bienfaits de la nature pour aider ceux qui sont moins heureusement partagés. Beaulieu vante, à Délhi, une source d’huile inextinguible, c’est-à-dire qui, ne cessant point de brûler lorsqu’une fois elle est allumée, conserve son ardeur jusqu’au milieu de la mer. Le roi d’Achem s’en était servi dans un combat contre les Portugais, pour mettre le feu à deux galions qui furent entièrement consumés. Daya est fertile en riz et très-riche en bestiaux. Cinquel produit beaucoup de camphre, que les marchands de Surate et de la côte de Coromandel achètent à grand prix. Barros est une fort belle ville située sur une grosse rivière, dans une campagne bien cultivée. On y fait beaucoup de benjoin, qui sert de monnaie aux habitans, et qui est célèbre aux Indes sous le nom même de la ville dont il vient. Le plus blanc est le plus estimé. On recueille beaucoup de camphre à Barros ; mais celui de Bataham, qui est en plus petite quantité, passe pour le meilleur.
Passaman, où commencent les poivriers, est