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transportent eux-mêmes dans l’île de Sumatra, où ils l’échangent pour du laque, du benjoin, du coton, de l’écaille de tortue et d’autres marchandises. Le sucre, le miel et la cire leur viennent de Jacatra, de Joupara, de Cravaon, de Timor et de Palimban ; le poisson sec, de Cravaon et de Bandjer-Massing ; le fer, de Crimata, dans l’île de Bornéo ; la résine, de Banica, ville capitale d’une île de même nom ; l’étain et le plomb, de Para et de Gaselan, villes de la côte de Malacca ; le coton et diverses sortes d’étoffes ou d’habits, de Bali et de Camboge.

Ils écrivent sur des feuilles d’arbres avec un poinçon de fer ; ensuite on roule les feuilles, ou, s’il est question d’en faire un livre, on les met entre deux planches, qui se relient fort proprement avec de petites cordes. On écrit aussi sur du papier de la Chine, qui est très-fin et de diverses couleurs. L’art d’imprimer n’est pas connu des insulaires ; mais ils écrivent fort bien de la main. Leurs lettres sont au nombre de vingt, par lesquelles ils peuvent tout exprimer. Ils les ont empruntées des Malais, dont ils parlent aussi la langue. Elle est facile et d’un usage commun dans toutes les Indes ; mais ils ont des écoles pour l’arabe, dont l’étude fait une partie de leur éducation.

Quoique les bâtimens de mer indiens soient fort inférieurs, à ceux de l’Europe, on voit à Bantam quelques fusils et quelques galères, mais tous les soins qu’on y apporte à les con-