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trouve peu de belles dans la fleur même de leur jeunesse ; mais elles deviennent d’une affreuse laideur en vieillissant, et la plupart s’abandonnent à l’incontinence avec si peu de réserve, qu’elles ne refusent aucune occasion de se satisfaire. Quoique les hommes de leur nation leur plaisent toujours plus que les blancs, elles ne s’arrêtent point à la couleur lorsqu’elles sont pressées de leurs désirs. L’auteur n’entreprend pas d’expliquer ce qui peut porter quantité de Hollandais à ces tristes mariages ; mais il assure qu’ils ne sont pas plus tôt faits, que le mari s’en repent, parce que, outre le refroidissement de l’amour, il se bannit tout à la fois de sa patrie et de sa famille, avec laquelle il ne peut plus espérer de communication qu’après la mort de sa femme ; et si elle laisse des enfans, qu’il en soit le père ou non, il ne peut quitter le pays sans leur assurer une certaine somme qui suffise pour leur nourriture et leur entretien.

L’auteur ne s’étend pas moins sur les fraudes et les abus du commerce ; mais dans quel grand commerce n’y a-t-il pas de grands abus ?

Il part chaque année de Batavia, quatre, cinq ou six vaisseaux pour le Japon, qui en est à sept cent cinquante lieues. Leur charge consiste en tables de bois de Siampan, en armoisins, soies crues, épiceries, curiosités de l’Europe, et autres marchandises que les Hollandais troquent contre de l’or, du cuivre, des ouvrages de laque, des robes de chambre, de