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Parmi les antilopes on remarque le canna, auquel sa grande taille a fait donner le nom d’élan, et le gnou, qui est d’un naturel extrêmement saunage, aussi farouche et aussi méchant que le buffle.

Les singes sont en fort grand nombre, et aussi malicieux que ceux que l’on a décrits en parlant des autres parties de l’Afrique. On les voit souvent descendre des montagnes pour venir piller les jardins. Ils ne dédaignent pas la chair, les œufs, les poissons, les insectes, et s’apprivoisent difficilement.

On peut ranger l’oryctérope parmi les animaux les plus singuliers de cette contrée. Au premier coup d’œil, il présente quelque ressemblance avec le cochon ; mais sa queue est d’un tiers plus longue que son corps, et, fort grosse dès son origine, elle va en diminuant jusqu’à son extrémité : ses jambes sont très-grosses, ses pieds armés d’ongles forts ; sa langue a jusqu’à seize pouces de long. « Lorsqu’il a faim, dit Kolbe, qui le décrit sous le nom de cochon de terre, il va chercher une fourmilière. Dès qu’il a fait cette bonne trouvaille, il regarde tout autour de lui, pour voir si tout est tranquille, et s’il n’y a point de danger ; il ne mange jamais sans avoir pris cette précaution : alors il se couche, et, plaçant son groin tout près de la fourmilière, il tire la langue tant qu’il peut : les fourmis montent dessus en foule : dès qu’elle en est bien couverte, il la retire et les gobe toutes. Ce jeu recommence jusqu’à ce