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il paraît que les insulaires en doivent une bonne partie aux Portugais et aux Hollandais qui les y ont transplantés. Dampier y trouva une herbe sauvage qui se nomme calalou[1] en Amérique, et qui ne lui parut pas moins agréable et moins saine que les épinards. L’île produit naturellement du pourpier, du fenouil marin et d’autres herbes connues des Européens. Le blé d’Inde y croît avec peu de culture. C’est la nourriture commune des habitans ; mais les Portugais et leurs voisins sèment un peu de riz.

Dampier ne vit des bœufs et des vaches qu’aux environs du fort Concordia. L’île est peuplée de singes et de serpens : on y trouve un grand nombre de serpens jaunes, de la grosseur du bras et longs de quatre pieds ; mais les plus dangereux ne sont pas plus gros que le tuyau d’une pipe ; leur longueur est de cinq pieds ; ils sont verts par tout le corps ; ils ont la tête rouge, plate et de la grosseur du pouce.

Entre les volatiles, on distingues l’oiseau à répétition, ainsi nommé, parce qu’il chante six notes deux fois de suite, et que, les commençant d’une voix haute et perçante, il les finit d’un ton assez bas. Sa grosseur est celle d’une alouette ; il a le bec petit, noir et pointu : les ailes bleues ; la tête et le jabot d’un rouge pâle, et une raie bleue autour du cou.

Dans le nombre infini de poissons que l’on pêche à Timor on remarque les mangeurs

  1. Ketmia brasiliensis.