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contribué à la fortifier ; mais elle l’était naturellement lorsque les Portugais s’en rendirent maîtres il y a plus de deux cents ans. Ils la possédèrent jusqu’en 1698, que les Arabes de Maskat s’en saisirent avec peu de peine, et passèrent au fil de l’épée une vingtaine de Portugais qui la défendaient.

Patta, qui suit Monbassa sur la même côte, est passée aussi dans les mains des Arabes. Ce pays fournit beaucoup d’ivoire et quantité d’esclaves à Maskat. Autrefois les Anglais, les Portugais, et les Maures des Indes y entretenaient un commerce avantageux, quoique peu considérable ; mais les Arabes, jaloux des progrès d’autrui, formèrent sur la côte, en 1692, une colonie qui défendit aux habitans tout commerce avec d’autres nations. Quoique les terres intérieures soient habitées par des idolâtres, toutes les côtes suivantes, qui comprennent les pays de Magadoxo, de Zeyla et d’Adel sur les côtes de Zanguebar et d’Ajan jusqu’au cap de Guardafui, dans une étendue d’environ trois cents lieues au nord-est, ont reçu la religion mahométane. Il y reste néanmoins, dans les cérémonies, les usages et les traditions, quelques vestiges de l’ancien culte.

Les côtes de Mozambique, de Sofala, de Quiloa, de Monbassa, bordent le grand empire du Monomotapa, qui s’étend fort loin dans l’intérieur, vers l’ouest, et qui nous est peu connu. Il est renommé par ses mines d’or ; mais on a fait des efforts inutiles pour