Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on le donne même aux princes de la maison royale. Mais, comme la multiplication d’une noblesse qui ne veut souffrir aucune concurrence pourrait avilir les autres nobles et devenir préjudiciable à l’état, le nombre de ces nobles est fixé. Il n’est guère plus grand aujourd’hui que celui de nos ducs. Les anciens s’opposeraient à de nouvelles créations ; et le roi se contente de soutenir ces illustres races par les faveurs qu’il leur accorde, soit en leur distribuant les terres nobles qui lui reviennent à l’extinction de ceux qui les ont possédées, soit en leur abandonnant les confiscations et autres profits. On croirait lire une description du gouvernement féodal de notre ancienne Europe.

Le second ordre de noblesse est celui des carrés, qui répondent à nos marquis et à nos comtes, et qui ne se sont pas moins multipliés. Cet honneur dépend uniquement de la volonté du roi. Un Macassarois qui plaît à la cour obtient facilement l’érection de son village en carré.Ses enfans lui succèdent : mais, quoique l’égalité règne dans cet ordre, les plus anciens jouissent d’une distinction que les autres ne peuvent attendre que du temps.

Les lolos, qui sont la troisième classe, composent la simple noblesse. Ils sont anoblis par des lettres particulières et par quelques présens qui répondent à leurs services, ou par l’espérance d’en recevoir. Souvent, pour flatter les riches marchands, leurs amis leur don-