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quables par leur grandeur ; mais, outre ces dix grandes, il s’en trouve dix autres de moindre étendue, qui ont aussi leurs habitans. En total, on en compte plus de cinquante, sans parler d’une infinité de petites îles qui ne sont d’aucune considération.

La situation de toutes ces îles est sous la zone torride, entre l’équateur et le tropique du cancer, car la pointe de Sarranguan, ou le cap de Saint-Augustin dans Mindanao, se trouve à la latitude de 5 degrés 3o minutes ; et les Babuyanes, avec le cap d’El-Engano, au vingtième, et la ville de Manille au quatorzième et quelques minutes.

Les différentes opinions sur la manière dont les îles Philippines ont pu se former n’ont rien qu’on ne puisse appliquer à toutes les îles du monde. Cependant on remarque particulièrement que les Philippines ont beaucoup de volcans et de sources d’eau chaude au sommet des montagnes ; les tremblemens de terre y sont fréquens, et quelquefois si terribles, qu’à peine y laissent-ils subsister une maison. Les ouragans, que les insulaires nomment bagouyos, déracinent les plus grands arbres, et jettent dans les terres une si grande quantité d’eau, que des pays entiers s’en trouvent inondés. Le fond est rempli de bancs entre les îles, surtout proche de la terre ; et l’embarras est extrême à chercher les canaux qui ne laissent pas de s’y trouver pour la communication. Ces observations font juger que, si dans l’o-