nourrissent des fruits et des racines qu’ils trouvent dans leurs montagnes, et des animaux qu’ils prennent à la chasse. Ils mangent des singes, des serpens et des rats. Leur unique vêtement est un morceau d’écorce d’arbre au milieu du corps, comme celui de leurs femmes est de tapisse, toile tissue de fil d’arbre, avec quelques bracelets de jonc et de cannes. Cette race de sauvages n’a ni lois, ni lettres, ni d’autre gouvernement que celui de la parenté. Chacun obéit au chef de famille. Leurs femmes portent les enfans dans des besaces d’écorce d’arbre, ou liés autour d’elles. Ils dorment dans tous les lieux où la nuit les surprend, soit dans le creux d’un arbre, ou dans les nattes d’écorce qu’ils disposent en forme de hutte. Leur passion pour la liberté va si loin, que les noirs d’une montagne ne permettent point à ceux d’une autre de mettre le pied sur leur terrain ; et cette indépendance mutuelle fait naître entre eux de sanglantes guerres. Ils ont une haine mortelle pour les Espagnols. Lorsqu’ils en tuent un, ils célèbrent leur joie par une fête dans laquelle ils boivent entre eux dans son crâne. Leurs armes sont l’arc et les flèches, dont ils empoisonnent la pointe, et qu’ils percent à l’extrémité, afin qu’elles se rompent dans le corps de leurs ennemis. Avec la zagaie, ils portent une espèce de poignard attaché à leur ceinture, et un petit bouclier de bois. Ces noirs n’ayant pas laissé de s’allier avec des Indiens aussi sauvages qu’eux, il en
Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/302
Apparence