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on recueille autour du lac de son nom et des villages voisins les meilleurs fruits de l’île, surtout de l’arec, que les habitans nomment bonga, et du bétel, qu’ils appellent bouys. Le bétel de Manille l’emporte sur celui du reste des Indes ; aussi les Espagnols mêmes en mâchent-ils du matin au soir. Les habitans tributaires de cette province, qui sont au nombre d’environ six mille, sont employés sans cesse à couper ou scier du bois pour le port de Cavite ; le roi leur donne pour ce travail une piastre par mois, et leur provision de riz.

Entre Pampangan et Tondo on trouve une petite province nommée Boulacan, qui abonde en riz et en vin de palmier ; elle est habitée par les Tagales, dont on ne compte que trois mille qui paient le tribut.

Enfin l’on met au nombre des provinces de Luçon ou Manille plusieurs îles voisines de l’embouchure du canal, telles que Catandonanes, Masbate et Bouras.

La ville de Manille est dans une position qui la fait jouir d’un équinoxe presque continuel. Pendant toute l’année, la longueur des jours et celle des nuits ne diffèrent pas d’une heure ; mais les chaleurs sont excessives. Elle est située sur une pointe de terre que la rivière forme en se joignant à la mer ; son circuit est d’environ deux milles, et sa longueur d’un tiers, dans une forme si peu régulière, qu’elle est fort étroite aux deux bouts et large au milieu. On y compte six portes, celles de Saint-Do-