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sur toute la côte des Indes, dans lequel on trouve trois ou quatre amandes couvertes d’une substance molle et blanchâtre, avec un noyau semblable à celui des prunes, qui se mange rôti comme les marrons. Il a la même qualité que les autres fruits de l’Orient, c’est-à-dire qu’il faut le cueillir pour le faire parvenir à sa maturité. On en trouve beaucoup depuis Dapitan jusqu’à Samboengan, dans une étendue de soixante lieues, particulièrement dans les cantons élevés, mais surtout dans les îles de Solou et de Basilan. On assure que l’arbre est vingt ans à donner ses premiers fruits. La cannelle est une autre production propre à l’île de Mindanao : l’arbre dont elle est l’écorce y croît sans culture sur les montagnes, et n’a pas d’autre maître que celui qui s’en saisit le premier. De là vient apparemment que, dans la crainte d’être prévenu par son voisin, chacun se hâte d’enlever l’écorce avant qu’elle soit mûre ; et quoiqu’elle soit d’abord aussi piquante que celle de Ceylan, elle perd en moins de deux ans son goût et sa vertu.

Les habitans de l’île y trouvent de fort bon or, en creusant assez loin dans la terre. Ils en trouvent dans les rivières, en y faisant des fosses avant l’arrivée du flot. Les volcans leur donnent beaucoup de soufre, surtout de celui de Sanxile, qui est dans le voisinage de Mindanao. Il s’y éleva en 1640 une haute montagne qui vomit tant de cendres, que cette éruption fit craindre la ruine entière de l’île.