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ont beaucoup de vivacité. Avec moins d’embonpoint que les habitans des îles Marianes, ils sont bien proportionnés et de la même taille que les Philippinois. Les hommes et les femmes laissent également croître leurs cheveux, qui leur tombent sur les épaules. Lorsqu’ils voulaient paraître avec un peu d’avantage, ils se peignaient le corps d’une couleur jaune dont ils connaissaient tous la préparation. Leur joie était continuelle de se trouver dans l’abondance de tout ce qui est nécessaire à la vie. Ils promettaient de revenir de leurs îles, et d’engager leurs compatriotes à les suivre.

Deux jésuites, nommés le P. Cortil et le P. Du Béron, entreprirent, en 1710, de porter l’Évangile aux îles Palaos, avec divers secours qu’ils avaient obtenus de la cour d’Espagne. Joseph Somera, dont on a publié une courte relation dans le onzième recueil des lettres édifiantes, nous apprend qu’étant descendus dans une de ces îles, tandis qu’après leur débarquement le vaisseau fut emporté au large par les courans et les vents, ils demeurèrent abandonnés à la merci des insulaires ; mais Somera et les autres gens du vaisseau ne débarquèrent point. L’unique éclaircissement qu’ils rapportèrent, c’est qu’ayant pris hauteur à un quart de lieue de l’île, ils se trouvèrent par 5 degrés 16 minutes de latitude nord, et la variation, au lever du soleil, fut trouvée de 5 degrés nord-est. Ensuite s’étant approchés d’une autre île, à cinquante lieues