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répondit mal à la fatigue de ses ouvriers. Les provisions commençant à devenir rares, il prit enfin la résolution de se retirer, laissant derrière lui le capitaine Antonio Cardosa de Almeyda, avec deux cents hommes et les secours nécessaires pour continuer ses recherches. Après le départ de Vasco, Cardosa se laissa tromper encore plus malheureusement par les Cafres. Ces barbares, feignant de plaindre l’inutilité de son travail, s’offrirent à lui découvrir des veines plus sûres ; et, le conduisant à la mort plutôt qu’aux mines, ils le firent tomber dans une embuscade où il périt avec tous ses gens.

Telle fut la fin du gouvernement portugais dans le Monomotapa. Elle toucha de fort près à son origine, puisque, de deux gouverneurs qu’on a nommés, l’un périt, presqu’en arrivant, du chagrin de se voir outragé par un homme d’église, et l’autre fut chassé puérilement par le stratagème de quelques barbares. Cependant la paix et le commerce, n’en subsistèrent pas moins entre l’empereur du Monomotapa et les Portugais.

Les bornes de cet empire au nord, et vers une partie de l’ouest, sont la rivière de Couama, qui le sépare des royaumes d’Aboutoua et de Chikova, des pays de Mambos et de Mazimbas, qui appartiennent à l’empire de Monoë-mudji, et du royaume maritime de Marouka. À l’ouest et au sud, il est borné par le pays des Hottentots, et par certains Cafres, desquels il n’est