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mœurs et aux usages, sont entrés dans quelques détails sur les productions naturelles de ces îles. Quoique les arbres n’y soient pas si grands, ni de la même épaisseur que ceux des Philippines, le terroir produit tout ce qui est nécessaire aux habitans. Elles n’avaient autrefois, dit Carreri, que les fruits du pays et quelques poules ; mais les Espagnols, y ont introduit le riz et les légumes. Ils y ont porté des chevaux, des vaches et des porcs, qui ont assez heureusement multiplié dans les montagnes. On n’y voyait pas même de souris avant que les vaisseaux d’Europe en eussent apporté. Il ne s’y trouve d’ailleurs aucun animal venimeux.

Le fond du terroir est rougeâtre et d’une aridité qui ne l’empêche pas d’être assez fertile. Les ananas, les melons d’eau, les melons musqués, les oranges, les citrons et les cocos y croissent abondamment. Mais le plus merveilleux fruit de ces îles, et qui leur est particulier, est le rima. Dampier l’appelle le fruit à pain, parce qu’il tient lieu de pain aux insulaires, et qu’il est en effet très-nourrissant. La plante est épaisse et bien garnie de branches et de feuilles noirâtres. Le fruit, qui croît aux branches comme les pommes, est de figure ronde et de la grosseur de la tête humaine ; il est revêtu d’une forte écorce hérissée de pointes ; sa couleur est celle d’une datte. On le mange bouilli ou cuit au four ; dans cet état, il se garde quatre et six mois. Mais, frais, il ne peut être