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dus dans toutes les Indes, et que les autres regardent comme leurs supérieurs et leurs maîtres ; 2o. les canarins, qui se divisent en deux espèces : l’une, de ceux qui exercent le commerce et d’autres métiers honnêtes ; l’autre composée de pêcheurs, de rameurs et de toutes sortes d’artisans ; 3o. les colombins, qui s’emploient aux choses les plus viles, et qui vivent dans la pauvreté et la misère. Le privilége de ces anciens habitans de l’île est de jouir tranquillement de leur liberté en vertu d’une ordonnance des rois de Portugal, et de ne pouvoir être forcés dans leur culte de religion ni réduits à l’esclavage. Entre les étrangers, quoique le premier rang appartienne aux Portugais, ils mettent eux-mêmes beaucoup de différence entre tous ceux qui prennent ce nom. Les véritables maîtres sont ceux qui viennent de l’Europe, et qui se nomment avec affectation Portugais du Portugal. On considère après eux ceux qui sont nés dans l’Inde de père et de mère portugais ; ils portent le nom de castices. Les derniers sont ceux qui ont pour père un Portugais, ou une Portugaise pour mère, mais qui doivent la moitié de leur naissance à une Indienne ou à un Indien. On les appelle métis, comme on appelle mulâtres ceux qui viennent d’un Portugais et d’une Négresse d’Afrique. Les mulâtres sont au même rang que les métis. Mais, entre les métis, ceux qui sont de race bramine du côté de leur père ou de leur mère, jouissent d’une considération par-