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parens et de ses amis. Il apporte avec lui quelque idole, qu’on met debout sur la terre, et devant laquelle chacun se prosterne trois fois. Un prêtre, qui fait la prière pendant la cérémonie, leur fait à tous une marque sur le front avec une composition de safran et de gomme, espèce de colle qui retient sept ou huit grains de riz qu’il applique dessus. Ensuite s’étant lavé le corps avec de l’eau que chacun apporte dans un vase, ils se rangent en fort bon ordre pour manger ce qui leur est présenté dans un festin que le maître leur fait au commencement du travail.

Après ce repas, chacun commence à travailler. Les hommes fouillent la terre, les femmes et les enfans la portent dans l’enceinte qui se trouve préparée. On fouille jusqu’à dix, douze et quatorze pieds de profondeur ; mais, aussitôt qu’on rencontre l’eau, il ne reste plus d’espérance. Toute la terre étant portée dans l’enceinte, on prend avec des cruches l’eau qui demeure dans les trous qu’on a faits en fouillant. On la jette sur cette terre pour la détremper ; après quoi les trous sont ouverts pour donner passage à l’eau, et l’on continue d’en jeter d’autre par-dessus, afin qu’elle entraîne le limon et qu’il ne reste que le sable. On laisse sécher tout au soleil, ce qui tarde peu dans un climat si chaud. Tous les mineurs ont des paniers à peu près de la forme d’un van, dans lesquels ils mettent ce sable pour le secouer comme nous secouons le blé. La