Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est si bien fortifiée, qu’après avoir inutilement poussé leurs attaques pendant près de six mois, ils furent obligés de changer le siége en blocus. Tandis que Sander-Saheb demeura pour y commander, Bara-Saheb, un de ses frères, s’avança au sud avec un détachement de quinze mille chevaux, se rendit maître de tout le pays de Marava, du Maduré et des environs du cap Comorin. Ensuite, remontant le long de la côte de Malabar, il poussa ses conquêtes jusqu’à la province de Travancor. Ce fut dans ces circonstances que Sander-Saheb mit les Français en possession de la terre de Karical.

Tous les princes gentous, alarmés d’une invasion si rapide, implorèrent le secours du roi des Marattes. Ils lui représentèrent que leur religion n’était pas moins menacée que leurs états ; et les principaux ministres de ce prince, dont la plupart sont bramines, lui firent un devoir indispensable de s’armer pour une cause si pressante. Il se nommait Maha-Radja. Ses états sont d’une grande étendue. On l’a vu souvent mettre en campagne cent cinquante mille chevaux, et le même nombre de gens de pied, à la tête desquels il ravageait les états du mogol, dont il tirait d’immenses contributions. Les Marattes, ses sujets, sont peu connus de nos géographes. La guerre fait leur principale occupation : ils habitent au sud-est des montagnes qui sont derrière Goa, vers la côte de Malabar. La capitale de leur pays est Satera, ville très-considérable.