Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seize mille hommes, qui attaquèrent Porto-Novo, à sept lieues au sud de Pondichéry, et qui se rendirent facilement maîtres d’une ville qui n’était pas fermée. Ils y enlevèrent tout ce qui se trouvait de marchandises dans les magasins hollandais, anglais et français. Cependant, par le soin qu’on avait eu de faire transporter à Pondichéry la plus grande partie des effets de la compagnie de France, elle ne perdit que trois ou quatre mille pagodes, en toiles bleues qui étaient encore entre les mains des tisserands et des teinturiers. De Porto-Novo, les Marattes passèrent à Goudelour, établissement anglais à quatre lieu au sud de Pondichéry, qu’ils pillèrent malgré le canon du fort Saint-David. Ils vinrent camper ensuite près d’Ankhionac, à une lieue et demie de Pondichéry ; mais n’ayant osé s’approcher de la ville, ils allèrent se jeter sur Condgymer et Sadras, deux établissemens des Hollandais dont ils pillèrent les magasins.

Enfin les chefs du détachement écrivirent au gouverneur français. Ils lui envoyèrent même un officier de distinction pour lui renouveler les demandes de leur général, et lui déclarer que, sur son refus, ils avaient ordre d’arrêter tous les vivres qu’on transporterait à Pondichéry, jusqu’au moment où le reste de leur armée, après la prise de Trichenapaly, qui ne pouvait tenir plus de quinze jours, viendrait attaquer régulièrement la place. Le gouverneur reçut fort civilement cet envoyé. Il