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magnifiques promesses qui portèrent ses amis à le féliciter de l’occasion qu’il avait trouvée d’avancer sa fortune. Le comte fut guéri en peu de jours, et ne pensa qu’à continuer son voyage. Cependant il acheta dans la ville quantité de choses précieuses sans les payer. Il reçut de l’argent de divers Portugais ; mais il se dispensa d’en donner à personne, et Dellon ne reçut aucun salaire pour ses soins et ses remèdes. Il partit enfin avec sa nombreuse suite. Elle fut même grossie du fils du gouverneur de Daman, qu’il eut la bonté d’y admettre à la prière de son père. Avec ce brillant équipage, il se rendit à Surate, où son premier soin fut de convertir tout son argent en pierreries. Ensuite, laissant toute sa suite dans la ville, il en partit avec un seul homme, sous le prétexte d’une conférence qu’il devait avoir à quelques lieues avec un ministre secret du Mogol. Mais son voyage fut beaucoup plus long qu’on ne se l’imaginait, puisqu’on ne l’a pas revu depuis. Il eut l’honnêteté de faire dire, sept ou huit jours après, à tous les gens de son cortége, qu’ils pouvaient s’en retourner, parce que ses affaires ne lui permettaient pas de revenir sitôt.

FIN DU CINQUIÈME VOLUME.