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rendre à la même place, vers une autre porte du palais, on ne trouve que de gros marchands qui n’ont point de boutique extérieure.

Le palais impérial n’a pas moins d’une demi-lieue de circuit ; les murailles sont de belle pierre de taille, avec des créneaux et des tours ; les fossés sont pleins d’eau, et revêtus de la même pierre ; le grand portail du palais n’a rien de magnifique, non plus que la première cour, où les seigneurs peuvent entrer sur leurs éléphans ; mais après cette cour on trouve une sorte de rue ou de grand passage, dont les deux côtés sont bordés de beaux portiques, sous lesquels une partie de la garde à cheval se retire dans plusieurs petites chambres. Ils sont élevés d’environ deux pieds ; et les chevaux, qui sont attachés au-dehors à des anneaux de fer, ont leurs mangeoires sur les bords. Dans quelques endroits on voit de grandes portes qui conduisent à divers appartemens. Ce passage est divisé par un canal plein d’eau qui laisse un beau chemin des deux côtés, et qui forme de petits bassins à d’égales distances ; il mène jusqu’à l’entrée d’une grande cour où les omhras font la garde en personne : cette cour est environnée de logemens assez bas, et les chevaux sont attachés devant chaque porte. De la seconde on passe dans une troisième par un grand portail, à côté duquel on voit une petite salle élevée de deux ou trois pieds, où l’on prend les vestes dont l’empereur honore ses sujets ou les étrangers. Un peu plus loin,