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de pierres de taille. Elle a douze portes, de grandes maisons, et des rues droites et larges, dont la plupart ont leurs barrières qui se ferment la nuit. Elle est incomparablement plus grande que Surate, et sa circonférence n’a pas moins de deux lieues.

On y compte trois bazars ou marchés, et quatre belles citernes capables de fournir de l’eau à tous les habitans dans les plus grandes sécheresses. La plupart sont des païens, banians ou rasbouts, dont les uns sont adonnés au commerce, et les autres à la profession des armes. Leur plus grand trafic est à Diu, à la Mecque, en Perse, à Achem, et à Goa, où ils portent toutes sortes d’étoffes de soie et de coton pour en rapporter de l’or et de l’argent monnayé, c’est-à-dire des ducats, des sequins et des piastres, avec diverses marchandises des mêmes lieux.

Après avoir employé quelques heures à visiter la ville, Mandelslo se laissa conduire hors des murs, dans quinze ou seize beaux jardins, qui n’approchaient pas néanmoins d’un autre où son guide le fit monter par un escalier de pierre composé de plusieurs marches ; il est accompagné de trois corps-de-logis, dont l’un contient plusieurs beaux appartemens. Au centre du jardin on voit, sur un lieu fort élevé, le tombeau du mahométan dont il est l’ouvrage : il n’y a point de situation dont la vue soit si belle, non-seulement vers la mer, mais du côté de la terre, où l’on découvre la plus belle cam-