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les gens du commun ne vivent que de riz cuit à l’eau, et que, s’élevant rarement au-dessus de leur condition, ils apprennent le métier de leurs pères, avec l’habitude de la soumission et de la docilité pour ceux qui tiennent un rang supérieur.

Les seigneurs et les riches commerçans sont magnifiques dans leurs festins : c’est une grande partie de leur dépense. Le maître de la maison se place avec ses convives sur des tapis, où le maître-d’hôtel présente à chacun des mets fort bien apprêtés, avec des confitures et des fruits. Les Mogols ont des siéges et des bancs sur lesquels on peut s’asseoir ; mais ils se mettent plus volontiers sur des nattes fines et sur des tapis de Perse, en croisant leurs jambes sous eux. Les plus riches négocians ont chez eux des fauteuils pour les offrir aux marchands européens.

Dans les conditions honnêtes, on envoie les enfans aux écoles publiques, pour y apprendre à lire, à écrire, et surtout à bien entendre l’Alcoran. Ils reçoivent aussi les principes des autres sciences auxquelles ils sont destinés, telles que la philosophie, la rhétorique, la médecine, la poésie, l’astronomie et la physique. Les mosquées servent d’écoles et les mollahs de maîtres. Ceux qui n’ont aucun bien élèvent leurs enfans pour la servitude ou pour la profession des armes, ou pour quelque autre métier dans lequel ils les croient capables de réussir.