Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saient-elles à Mandelslo, vous avez les dents blanches comme les chiens et les singes. »

Les bramines sont distingués des autres banians par leur coiffure, qui est une simple toile blanche, à laquelle ils font faire plusieurs fois le tour de la tête, pour attacher entièrement leurs cheveux, qu’ils ne font jamais couper, et par trois filets de petite ficelle qu’ils portent sur la peau, et qui leur descend en écharpe sur l’estomac, depuis l’épaule jusqu’aux hanches. Ils n’ôtent jamais cette marque de leur profession, quand il serait question de la vie.

L’éducation des enfans de cette nombreuse secte n’a rien de commun avec celle des mahométans. Les jeunes garçons apprennent de bonne heure l’arithmétique et l’art d’écrire. Ensuite on s’efforce de les avancer dans la profession de leurs pères. Il est rare qu’ils abandonnent le genre de vie dans lequel ils sont nés. L’usage est de les fiancer dès l’âge de quatre ans, et de les marier au-dessus de dix, après quoi les parens leur laissent la liberté de suivre l’instinct de la nature. Aussi l’on voit souvent parmi eux de jeunes mères de dix ou douze ans. Une fille qui, n’est pas mariée à cet âge tombe dans le mépris. Les cérémonies des noces sont différentes dans chaque canton, et même dans chaque ville. Mais tous les pères s’accordent à donner leurs filles pour une somme d’argent ou pour quelque présent qu’on leur offre. Après avoir marché avec beaucoup d’appareil dans les principales rues de la ville