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d’huile odoriférante, où la flamme ayant pris aussitôt, elle fut étouffée en un instant, sans qu’on vît aucune altération sur son visage. Quelques assistans jetèrent dans le bûcher plusieurs cruches d’huile qui, précipitant l’action des flammes, achevèrent de réduire le corps en cendrés. Les cris de l’assemblée auraient empêché d’entendre ceux de la veuve, quand elle aurait eu le temps d’en pousser. »

Mandelslo ayant passé quelques jours à Cambaye, partit avec beaucoup d’admiration pour la politesse des habitans. « On sera surpris, dit-il, si j’assure qu’on trouve peut-être plus de civilité aux Indes que parmi ceux qui croient la posséder seuls. »

En retournant vers Amedabad, Mandelslo arriva si tard à Serquatra, que les banians, qui ne se servent point de chandelles, de peur que les mouches et les papillons ne s’y viennent brûler, refusèrent de lui ouvrir leurs portes. À l’occasion de l’embarras auquel il fut exposé pour la nourriture de ses chevaux, il observe que dans l’Indoustan, comme on l’a déjà remarqué de plusieurs autres pays des Indes, l’avoine étant inconnue et l’herbe fort rare, on nourrit les bêtes de selle et de somme d’une pâte composée de sucre et de farine, dans laquelle on mêle quelquefois un peu de beurre.

Le lendemain, après avoir fait cinq lieues jusqu’à un grand village dont il ne rapporte pas le nom, sa curiosité le conduisit au jardin de Tschiebag, le plus beau sans contredit de