délasser des fatigues de la guerre, il passa plusieurs jours en promenades et d’autres en festins, où toutes les délicatesses de l’Inde furent servies avec profusion. Les beaux édifices et les autres ouvrages de Delhy lui firent naître le dessein de les imiter en Perse. Il choisit, entre les artistes mogols, des architectes, des menuisiers, des peintres et des sculpteurs qu’il fit partir pour Kaboul avec le trésor. Ils devaient être employés à bâtir une ville et une forteresse d’après celle de Djehan-Abad. En effet, il marqua dans la suite un lieu près d’Hemedan pour remplacement de cette ville, qui devait porter le nom de Nadir-Abad. Les guerres continuelles qui l’occupèrent après son retour ne lui permirent pas d’exécuter ce projet : mais, pour laisser à la postérité un monument de sa conquête, il fit battre à Delhy de la monnaie d’or et d’argent avec laquelle il paya ses troupes.
Après avoir épuisé le trésor impérial et toutes les richesses des grands, Nadir-Schah fit demander à Mohammed-Schah une princesse de son sang, nommée Kiambahche, pour Nasroulha-Mirza son fils, et ce monarque n’osa la lui refuser. Le mariage se fit dans la forme des lois musulmanes ; mais il ne fut point accompagné d’un festin ni d’aucune marque de joie. Sa politique ne se bornait point à l’honneur d’une simple alliance. Comme il prévoyait trop de difficulté dans la conquête d’un si vaste empire, et de l’impossibi-