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tales de l’empire mogol. Il profita d’une occasion sans laquelle son départ aurait été retardé long-temps. Le directeur anglais leur avait accordé de puissantes recommandations. Il se mit en marche le 29 octobre, dans le plus beau chemin du monde : on rencontre très-peu de villages. Le sixième jour il arriva devant les murs de la ville d’Héribath, après avoir fait cinquante lieues. Cette place est de grandeur médiocre ; elle n’a ni portes ni murailles depuis qu’elles ont été détruites par Tamerlan. On voit encore les ruines de son château sur une montagne voisine.

Entre cette ville et celle de Dantighes, qui en est éloignée de cinquante lieues, on est continuellement exposé aux courses des rasbouts. Les officiers de la caravane se disposèrent à recevoir ces brigands en faisant filer leurs charrettes et les soldats de l’escorte dans un ordre qui les mettait en état de se secourir sans confusion. À cinquante lieues de Dantighes, on arriva près du village de Siedek, qui est accompagné d’un fort beau château. Les rasbouts qui s’étaient présentés par intervalles causèrent moins de mal aux marchands que de crainte. On cessa de les voir entre Siedek et Agra, où l’on parvint heureusement.

Le grand-mogol, ou l’empereur de l’Indoustan, changent souvent de demeure. L’empire n’a pas de ville un peu considérable où ce monarque n’ait un palais ; mais il n’y en a point qui lui plaisent plus qu’Agra, et Mandelsio la