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fond, chacun ayant sa porte particulière, et deux cuves en pierre de taille, dans lesquelles on fait entrer l’eau par des robinets de cuivre, au degré de chaleur qu’on désire. Après avoir pris le bain, on le fit asseoir sur une pierre de sept à huit pieds de long, et large de quatre, où le baigneur lui frotta le corps avec un gantelet de crin. Il voulait aussi lui frotter la plante des pieds avec une poignée de sable ; mais voyant qu’il avait peine à supporter cette opération, il lui demanda s’il était chrétien ; et lorsqu’il eut appris qu’il l’était, il lui donna le gantelet, en le priant de se frotter lui-même les pieds, quoiqu’il ne fît pas difficulté de lui frotter le reste du corps. Un homme de petite taille, qui parut ensuite, le fit coucher sur la même pierre, et, s’étant mis à genoux sur ses reins, il lui frotta le dos avec les mains, depuis l’épine jusqu’au côté, en l’assurant que le bain lui servirait peu, s’il ne souffrait qu’on fit couler ainsi dans les autres membres le sang qui pourrait se corrompre dans cette partie du corps.

Mandelslo ne vit rien de plus curieux, aux environs de Lahor qu’un des jardins de l’empereur, qui en est à deux jours de chemin ; mais dans ce voyage qu’il fit par amusement, il prit plaisir aux différentes montures dont on le fit changer successivement. On lui donna d’abord un chameau, ensuite un éléphant, et puis un bœuf, qui, trottant furieusement, et levant les pieds jusqu’aux étriers, lui faisait