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qu’il se chargea de publier. Ce dernier voyageait en 1689.

Ce pays ou ce royaume porte le nom d’Arakan ou d’Orakan. Il a pour bornes, au nord-ouest, le royaume de Bengale, dont la ville la plus proche est Chatigam, au sud et à l’est le Pégou, et au nord le royaume d’Ava. Il s’étend sur toute la côte jusqu’au cap de Nigraès. Mais il est difficile de marquer exactement ses limites, parce qu’elles ont été plusieurs fois étendues ou resserrées par diverses conquêtes.

La capitale est Arakan, qui a donné son nom au pays. Cette ville occupe le centre d’une vallée d’environ quinze milles de circonférence. Des montagnes hautes et escarpées l’environnent de toutes parts et lui servent de remparts et de fortifications. Elle est défendue d’ailleurs par un château. Il y passe une grande rivière, divisée en plusieurs petits ruisseaux qui traversent toutes les rues pour la commodité des habitans. Ils se réunissent en sortant de la ville, qui est à quarante ou cinquante milles de la mer, et, ne formant plus que deux canaux, ils vont se décharger dans le golfe de Bengale, l’un à Oriétan, et l’autre à Dobazi, deux places qui ouvriraient une belle porte au commerce, si les marées n’y étaient si violentes, surtout dans la pleine lune, que les vaisseaux n’y entrent point sans danger.

Le palais du roi est d’une grande étendue ; sa beauté n’égale pas sa richesse : il est soute-