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lères dans trois ports ; et les Hollandais ont éprouvé qu’elles peuvent attaquer avec avantage ces grands vaisseaux avec lesquels ils se croient maîtres des mers de l’Inde.

La fertilité du pays rend les habitans fort riches. Il est arrosé de vingt-quatre belles rivières, qui donnent de merveilleuses commodités pour voyager par eau dans toutes ses parties, et qui servent par conséquent a l’entretien du commerce. Des inondations réglées qui se renouvellent tous les ans aux mois de novembre et de décembre, engraissent la terre sans aucune culture. Dans cette saison, il n’est pas possible de voyager à pied, ni de sortir même des maisons sans une barque ; de là vient l’usage de les élever sur deux colonnes, qui laissent un passage libre à l’eau.

Il se trouve des mines d’or dans la Cochinchine : mais les principales richesses du pays sont, le poivre, que les Chinois y viennent prendre ; la soie, qu’on fait servir jusqu’aux filets des pécheurs et aux cordages des galères ; et le sucre, dont l’abondance est si grande, qu’il ne vaut pas ordinairement plus de deux sous la livre. On en transporte beaucoup au Japon, quoique les Cochinchinois n’entendent pas beaucoup la manière de l’épurer.

On s’imaginerait qu’une contrée qui ne produit ni blé, ni vin, ni huile, nourrit mal ses habitans. Mais, sans expliquer en quoi consiste leur bonne chère, de Rhodes assure que les