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En général, les habitans du royaume que l’auteur nomme les Décanins, ont beaucoup de ressemblance dans leurs manières, dans leurs mariages, dans leurs enterremens, leurs purifications et leurs autres usages, avec les banians du royaume de Guzarate. Mandelslo néanmoins observa quelques différences. Les maisons des banians décanins sont composées de paille ; et les portes en sont si basses et si étroites, qu’on n’y peut entrer qu’en se courbant. On y voit pour tous meubles une natte sur laquelle ils couchent, et une fosse dans la terre, où ils battent le riz. Leurs habits ressemblent à ceux des autres banians ; mais leurs souliers, qu’ils nomment alparcas, sont de bois ; et leur usage est de les attacher sur le coude-pied avec des courroies. Leurs enfans vont nus jusqu’à l’âge de sept à huit ans : la plupart sont orfèvres ou travaillent en cuivre. Cependant ils ont des médecins, des barbiers, des charpentiers et des maçons qui s’emploient au service du public, sans distinguer les religions. Leurs armes sont à peu près les mêmes que celles des Mogols ; et Mandelslo remarqua, comme dans l’Indoustan, qu’elles sont moins bonnes que celles de Turquie et d’Europe.

Leur principal commerce est en poivre, qui se transporte par mer en Perse, à Surate, et même en Europe. L’abondance de leurs vivres les met en état d’en fournir toutes les contrées voisines. Ils font quantité de toiles qu’on transporte aussi par mer ; ce qui n’empêche pas le