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sa ceinture. Son habit était de drap d’or sans manches, et ses brodequins brodés de perles. Il entra dans son carrosse. Un Anglais servait de cocher, aussi richement vêtu que jamais comédien l’ait été, et menant quatre chevaux couverts d’or. C’était la première fois que l’empereur se servait de cette voiture, qui avait été faite à l’imitation du carrosse d’Angleterre, et qui lui ressemblait si fort, que Rhoé n’en reconnut la différence qu’à la housse, qui était d’un velours travaillé avec de l’or qui se fabrique en Perse. Deux eunuques marchèrent aux deux côtés, portant de petites malles d’or enrichies de rubis, et une queue de cheval blanc pour écarter les mouches. Le carrosse était précédé d’un grand nombre de trompettes, de tambours et d’autres instrumens mêlés parmi quantité d’officiers, qui portaient des dais et des parasols, la plupart de drap d’or ou de broderie, éclatans de rubis, de perles et d’émeraudes. Derrière suivaient trois palanquins dont les pieds étaient couverts de plaques d’or, et les bouts des cannes ornés de perles avec une crépine d’or d’un pied de hauteur, aux fils de laquelle on distinguait un grand nombre de perles régulièrement enfilées. Le bord du premier palanquin était revêtu de rubis et d’émeraudes. Un officier portait un marchepied d’or bordé de pierreries. Les deux autres palanquins étaient couverts de drap d’or. Le carrosse que Rhoé avait présenté suivait immédiatement. On y avait fait une nouvelle