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toute la rade ; de l’autre, la mer ; du troisième, le cap False ; et du quatrième, le continent de l’Afrique, où les Hollandais ont diverses habitations. Je fis creuser la terre, pour satisfaire la curiosité de M. Thévenot. Elle est fort noire, et remplie d’un mélange de sable et de petites pierres blanches. »

Ce fut le 27 du mois de septembre qu’on mouilla l’ancre à l’embouchure du Ménam, ou rivière de Siam. Tachard, chargé des instructions de messieurs les envoyés, se mit dans un ballon avec le père d’Espagnac , qui parlait fort bien la langue portugaise, et un gentilhomme de M. de la Loubère, qui portait une lettre au seigneur Constance de la part de ce ministre. Il était accompagné aussi d’un mandarin, que les ambassadeurs siamois envoyaient à la cour pour annoncer leur arrivée. Quoique ce mandarin ne fût pas des plus considérables du royaume, il était du palais ; et l’honneur qu’il avait de paraître quelquefois devant le roi lui fit rendre de grands honneurs sur sa route.

« Je n’omettrai pas, dit Tachard, une circonstance assez particulière, qui fera connaître une partie du caractère et de l’éducation des Siamois. Tandis que notre mandarin recevait les respects des habitans de la première tabanque, je m’informai en langue du pays de la santé du roi de Siam. À cette demande, chacun regarda son voisin, comme étonné de ma demande, et personne ne me fit de réponse.