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est vrai, le Tonquin est un pays unique.

Ils réussissent peu dans la médecine, quoiqu’ils en étudient les principes dans les livres chinois, qui leur apprennent à connaître et à préparer les simples, les drogues et les racines. La confusion de leurs idées ne permet guère de se fier à leurs raisonnemens. L’expérience est la plus sûre de leurs règles ; mais, comme elle ne leur donne pas la connaissance de l’anatomie et de tout ce qui entre dans la composition du corps humain, ils attribuent toutes les maladies au sang ; et l’application de leurs remèdes ne suppose jamais aucune différence dans la constitution du corps. Tavernier a cru parler des médecins chinois lorsqu’il relève l’habileté de ceux du Tonquin à juger des maladies par le pouls.

La peste, la gravelle et la goutte sont des maux peu connus dans ces contrées. Les maladies les plus communes au Tonquin, sont la fièvre, la dysenterie, la jaunisse, la petite-vérole, etc., pour lesquelles on emploie différens simples, et surtout la diète et l’abstinence. La saignée s’y pratique rarement, et la méthode du pays ne ressemble point à celle de l’Europe ; c’est du front que les Tonquinois se font tirer du sang avec un os de poisson, dont la forme a quelque ressemblance avec la flamme des maréchaux européens. On l’applique sur la veine ; on la frappe du doigt, et le sang rejaillit aussitôt, mais leur grand remède est le feu dans le plupart des maladies. La matière