Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/332

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nos voyageurs se contentent de dire qu’ils ne ressemblent point aux nôtres. Cependant Laloubère vit dans leurs mains d’excellentes patates et des ciboules ; mais il n’y vit point d’ognons. Il vit de grosses raves, de petits concombres, de petites citrouilles dont le dedans était rouge, des melons d’eau, du persil, du baume et de l’oseille. Nos racines, et la plupart des herbes dont nous composons nos salades leur sont inconnues, quoiqu’il y ait apparence que toutes ces plantes qui croissent à Batavia ne réussiraient pas moins dans le royaume de Siam.

Les tubéreuses y sont fort communes. On y voit assez d’œillets, mais peu de roses ; et ces fleurs y ont beaucoup moins d’odeur qu’en Europe. Le jasmin y est si rare, qu’il ne s’en trouve, dit-on, que dans les jardins du roi. Les amarantes et les tricolors le sont moins ; mais à la place de nos autres fleurs que le pays ne produit point, ou qu’on n’y a jamais portées, on y en trouve un grand nombre qui lui sont particulières, et qui ne sont pas moins agréables par leur couleur et leur forme que par leur odeur. Quelques-unes ne font sentir leur parfum que la nuit, parce qu’il se dissipe dans la chaleur du jour.

Les vastes forêts dont le royaume de Siam est couvert fournissent aux habitans une grande variété d’excellens arbres. On ne parle pas du bambou, ni de quantité d’autres qui leur sont communs avec tous les autres pays des