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la troisième, d’une substance grise avec des grains de millet ; et ceux de la quatrième portent, pendue au cou, dans un sac, une masse de sel qui est quelquefois de huit ou dix livres, parce que la pesanteur en augmente la gloire, et dont ils se frappent l’estomac à l’heure de leur prière. Ils ont tous en écharpe un cordon d’où pend une boîte d’argent de la grosseur d’une noisette, dans laquelle ils conservent un écrit superstitieux qu’ils ont reçu de leurs prêtres. Ils en mettent aussi à leurs bœufs, du moins à ceux pour qui ils ont une affection particulière. L’habit des femmes n’est qu’une simple toile, ou blanche ou teinte, qui fait cinq ou six tours de la ceinture en bas ; ce qui la ferait prendre pour trois ou quatre jupons l’un sur l’autre. De la ceinture en haut, elles ont la peau découpée en fleurs, qu’elles peignent de différentes couleurs avec le suc de quelques racines, et qu’on prendrait ainsi pour une étoffe à ramages.

Pendant que les hommes chargent leurs animaux, les femmes plient leurs tentes. Ils sont suivis de leurs prêtres, qui élèvent dans la plaine où ils sont campés une idole en forme de serpent, autour d’une perche de six ou sept pieds de haut. Le bœuf qui est destiné à la porter passe aussi pour un objet de vénération.

Les caravanes de charrettes ne passent point d’ordinaire le nombre de deux cents. Chaque charrette est traînée par dix ou douze bœufs,