doctrine consiste dans des règles morales. Baron les réduit aux articles suivans : « Que chacun doit se connaître soi-même, travailler à la perfection de son être, et s’efforcer par ses bons exemples de conduire les créatures de son espèce au degré de perfection qui leur convient, pour arriver ensemble au bien suprême ; qu’il faut étudier aussi la nature des choses, sans quoi l’on ne saurait jamais ce qu’il faut faire, ce qu’il faut fuir, et comment il faut régler ses désirs. »
Les sectateurs tonquinois de Confucius reconnaissent, dit-il, un Dieu souverain, qui dirige et qui conserve toutes les choses terrestres : ils croient le monde éternel ; ils rejettent le culte des images ; ils honorent les esprits jusqu’à leur rendre une sorte d’adoration ; ils attendent des récompenses pour les bonnes actions, et des châtimens pour le mal ; ils sont partagés dans l’opinion qu’ils ont de l’immortalité. Les uns croient l’âme immortelle sans exception, et prient même pour les morts ; d’autres n’attribuent cette heureuse prérogative qu’à l’âme des justes, et croient que celle des méchans périt en sortant du corps ; ils croient l’air rempli d’esprits malins qui s’occupent sans cesse, à nuire aux vivans. Le respect pour la mémoire des morts est dans une haute recommandation ; chaque famille honore les siens par des pratiques régulières qui approchent beaucoup de celles de la Chine. « Cette religion, ajoute Baron, est sans temples