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Entre autres fruits, les cerises y sont délicieuses.

Comme la Chine n’a point de ville qui ait été si respectée que Nankin pendant la guerre, elle surpasse toutes les autres par la beauté de ses temples, de ses tours, de ses arcs-de-triomphe et de ses édifices publics : le palais impérial était le plus magnifique ; mais c’est la seule partie de la ville qui ait été ruinée par les Tartares.

Les Tartares s’établirent dans des huttes près d’un temple ou d’une pagode nommée porn-lin-chi, et laissèrent la ville aux Chinois. La matière des bâtimens est une sorte de pierre dure, enduite d’un vernis jaune, qui lui donne le brillant de l’or aux rayons du soleil. Sur la porte de la seconde cour du palais pend une cloche de dix ou onze pieds de hauteur, et de trois brasses et demie de circonférence ; l’épaisseur du cuivre a près d’un quart d’aune. Quoique les Chinois en vantent beaucoup le son, il parut sourd aux Hollandais, et le métal fort inférieur à celui des cloches de l’Europe.

Tous les trois mois on fait partir de Nankin pour la cour, cinq bâtimens chargés de toutes sortes d’étoffes de soie et de laine, dont la ville fait présent à l’empereur. Cette raison les fait nommer lang-i-chouen, c’est-à-dire vaisseaux des draps du dragon. Nieuhof n’avait jamais rien vu de si magnifique ; ils étaient admirablement ornés de toutes sortes de figures ; la dorure et la peinture étaient telles, que les yeux